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vendredi 13 novembre 2015

Le café de Balzac



Balzac et son café.



Le noir sans fond du café et son son odeur acre et suave à la fois exciteraient-il la fibre créative ?

Si la robe noire du grain et son enveloppe de jute se métamorphosent en parures pour le corps, un autre homme à la robe - de chambre cette fois-ci - trouvait dans le café toutes les forces et l’inspiration nécessaire à d’harassantes nuits de travail.

Honoré de Balzac, car c’est bien de lui dont il s’agit, était en effet un grand amateur de café. On le voit dans nombre de ses oeuvres ; tout l’intéresse dans le café, son transport, l’aspect financier de son commerce, les nouvelles cafetières, qui dans la première moitié du XIXe siècle révolutionnent la façon de faire et de déguster l’auguste et antique breuvage des négus d’Ethiopie.

Forçat de l’écriture, le café fait naître sa puissance créatrice. Il le boit serré, plus sombre que la nuit, presque sans eau et souvent froid de surcroît.

La nuit s’écoule, les cafetières s’enchaînent - il va jusqu’à boire cinquante tasses de café - au rythme des idées qui donnent naissance à la Comédie Humaine.

« Le café est un torréfiant intérieur. […] Le café tombe dans votre estomac, qui, vous le savez par Brillat-Savarin, est un sac velouté à l'intérieur et tapissé de suçoirs et de papilles ; il n'y trouve rien, il s'attaque à cette délicate et voluptueuse doublure, il devient une sorte d'aliment qui veut ses sucs ; il les tord, il les sollicite comme une pythonisse appelle son dieu, il malmène ces jolies parois comme un charretier qui brutalise de jeunes chevaux ; les plexus s'enflamment, ils flambent et font aller leurs étincelles jusqu'au cerveau. Dès lors, tout s'agite : les idées s'ébranlent comme les bataillons de la grande armée sur le terrain d'une bataille, et la bataille a lieu. Les souvenirs arrivent au pas de charge, enseignes déployées ; la cavalerie légère des comparaisons se développe par un magnifique galop ; l'artillerie de la logique accourt avec son train et ses gargousses ; les traits d'esprit arrivent en tirailleurs ; les figures se dressent ; le papier se couvre d'encre car la veille commence et finit par des torrents d'eau noire. »
Honoré de Balzac, Traité des Exitants Modernes. Paris 1839
La cafetière de Balzac

Lorsque vient le jour, Balzac, parcourt Paris à la recherche des meilleurs cafés, il fait lui même ses mélanges à partir de grains de provenance des quatre coins du monde : café de la Réunion, de Martinique, moka du Yémen. Sa maison est encombrée de sacs de café, mais boire le café chez Balzac est un privilège gustatif que ses amis se disputent à l’instar de Léon Gozlan.

« Après le dîner, nous allions ordinairement prendre le café sur la terrasse : le café de Balzac eût mérité de rester proverbial. Je ne crois pas que celui de Voltaire eût osé lui disputer la palme. Quelle couleur ! Quel arôme ! Il le faisait lui-même, ou du moins présidait-il toujours à la décoction. Décoction savante, subtile, divine, qui était à lui comme son génie.Ce café se composait de trois sortes de grains : bourbon, martinique et moka. Le bourbon, il l’achetait rue du Mont-Blanc (Chaussée-d’Antin) ; le martinique, rue des Vieilles-Audriettes, chez un épicier qui ne doit pas avoir oublié sa glorieuse pratique ; le moka, dans le faubourg Saint-Germain, chez un épicier de la rue de l’Université ; par exemple, je ne sais plus trop lequel, quoique j’aie accompagné Balzac une ou deux fois dans ses voyages à la recherche du bon café. Ce n’était pas moins d’une demi-journée de courses à travers Paris. Mais un bon café vaut cela et même d’avantage. Le café de Balzac était donc, selon moi, la meilleure et la plus exquise des choses… après son thé toutefois »
Léon Gozlan, Balzac en Pantoufles. Paris 1856


Si boire du café excite à ce point l’imagination d’un des plus grands génies littéraires français, les sacs de cafés n’auraient-il pas absorbé un peu de l’inspiration du divin breuvage ?





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